Métaleurop : déscription des activités

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Introduction
Le Groupe est, sur la base de sa production annuelle au cours du dernier exercice, le second producteur mondial de plomb et le septième producteur mondial de zinc.
Le Groupe est, avant tout, un producteur de plomb, de zinc et d'alliages, destinés principalement aux industries du bâtiment et de l'automobile. Le Groupe produit également des sous-produits du plomb et du zinc (principalement argent doré, acide sulfurique et cadmium), des produits recyclés (polypropylène et oxydes Waelz) et des métaux spéciaux, de haute pureté et divers autres métaux. Le Groupe est en outre présent dans la transformation du plomb en oxydes de plomb, du zinc en oxydes de zinc et dans d'autres utilisations du zinc comme la galvanisation à chaud, la fonderie sous pression ainsi que dans le traitement de surface. Enfin le Groupe exerce des activités de négoce et fournit également d'autres services.
Marché du plomb et du zinc
La demande de plomb et de zinc est par nature cyclique et sensible à l'environnement économique général. Elle est également, à l'image des autres matières premières, très volatile. Les variations des prix dépendent principalement de l'évolution de l'offre et de la demande mondiales.
Les producteurs ont traversé une période particulièrement difficile entre 1990 et 1995. Bien que la consommation de plomb dans le monde occidental ait augmenté de 13 % entre 1990 et 1996 et celle de zinc de 17 % sur la même période, la production mondiale de plomb et de zinc est restée systématiquement supérieure à la consommation au début des armées 1990. Ceci résulte principalement de la surcapacité en Europe de l'Ouest, aggravée par un environnement économique particulièrement difficile et les conséquences de l'éclatement des pays de l'Europe de l'Est ainsi que de l'effondrement de l'ancienne U.R.S.S. Cette situation a conduit les producteurs de certains pays comme le Kazakhstan à offrir leur production à des prix très bas en Europe de l'Ouest dans l'espoir de compenser la chute de la consommation dont ils souffraient sur leur marché national. De même, les exportations à très bas prix de Chine et de Corée de Nord ont augmenté pendant cette période. L'offre trop abondante de plomb et de zinc s'est traduite par une augmentation des stocks mondiaux de plomb entre 1990 et la mi-1993 et une augmentation des stocks mondiaux de zinc entre 1990 et la mi-1994 et, par conséquent par une chute des prix de ces métaux. Les conséquences négatives de cette situation sur la rentabilité des fonderies européennes ont été encore aggravées par les effets d'un dollar américain faible. Ces circonstances ont entraîné une série de fermetures volontaires de mines et des arrêts temporaires de production, y compris l'arrêt de production de la principale fonderie du Groupe pour une période de deux mois en 1994.
Les stocks ont par la suite commencé à diminuer, ce qui a permis une amélioration de la situation du marché du plomb à partir de 1995 entraînant une augmentation des prix. En revanche, l'amélioration du marché du zinc, ayant commencé plus récemment du fait de l'existence de stocks plus importants, n'a pas été suivie d'une hausse comparable des prix avant janvier 1997.
Plomb
Le tableau suivant montre l'évolution, en tonnes, de 1'offre et de la demande mondiales de plomb entre le ler janvier 1988 et le 31 décembre 1996:
Source: CRU
Le tableau suivant montre les variations des stocks mondiaux de plomb en termes de semaines de consommation ainsi que le prix moyen LME du plomb entre le ler janvier 1988 et le 31 décembre 1996:
Producteurs + consommateurs + marchands + LME
Source: CRU
Les stocks mondiaux de plomb sont passés de 4,8 semaines de consommation à la fin de l'année 1990 à 7,4 semaines de consommation à la fin de l'année 1993. Cependant, à la suite d'une augmentation de la demande dès la mi-1993, due en particulier à une demande mondiale plus importante de batteries plomb/acide et à la fermeture de plusieurs sites de production de plomb en Europe de l'Ouest, le stock mondial de plomb a commencé à diminuer, atteignant 6,7 semaines de consommation à la fin de l'année 1994 et poussant ainsi les prix vers le haut. Depuis la fin de l'année 1995, où les stocks sont tombés à 4,6 semaines de consommation, les stocks mondiaux de plomb sont restés inférieurs à 5 semaines de consommation, niveau généralement considéré par la Société comme étant le seuil critique en dessous duquel les prix commencent à augmenter. A la fin de 1996, les stocks se sont établis à 4,5 semaines de consommation.
Cette évolution des stocks s'est traduite par une chute des prix du plomb cotés sur le LME, qui sont tombés en moyenne de 817 dollars américains la tonne en 1990 à 423 dollars américains en 1993. Les prix ont ensuite commencé à augmenter en 1994, à une moyenne de 490 dollars américains la tonne, pour continuer à augmenter et atteindre une moyenne de 619 dollars américains en 1995 et de 768 dollars américains en 1996.
Au cours des trois derniers mois de l'année 1996, les prix du plomb sur le LME sont tombés de 768 dollars américains la tonne au 30 septembre 1996 à 701,50 dollars américains la tonne au 31 décembre 1996, principalement parce que les stocks sur le LME n'ont pas diminué de manière significative du fait d'un bas niveau de ventes de batteries de remplacement en raison d'un début d'hiver doux. Le niveau actuel des prix est de 725 dollars la tonne au 28 février 1997. Selon le rapport du Commodity Research Unit ("CRU"), le niveau de la ~consommation connaîtra au cours des deux prochaines années une croissance supérieure à celle, assez lente, rencontrée en 1996. Le marché du plomb devrait également connaître une croissance plus faible de la production de deuxième fusion, une reprise de la production de première fusion en 1997 et 1998 et des exportations soutenues en provenance de Chine. Le CRU considère en conséquence que le déficit du marché, bien que se réduisant, devrait persister pendant l'année, entraînant une augmentation des prix du plomb en 1997(l).
Zinc
Le tableau suivant montre l'évolution, en tonnes, de l'offre et de la demande mondiales entre le 1er janvier 1988 et le 31 décembre 1996:
source CRU
Le tableau suivant montre l'évolution des stocks mondiaux de zinc en termes de semaines de consommation entre le ler janvier 1988 et le 31 décembre 1996:
Producteurs + consommateurs + marchands + LME
Source: CRU
  1. Source: les chiffres indiqués dans ce paragraphe proviennent du rapport 1996 sur les perspectives 1997-2001 pour le marché du plomb publié par le Commodity Research Unit ("CRU") et concernent l'année civile.
Nature cyclique de l'activité
Introduction
Les prix auxquels le Groupe, ainsi que tous les producteurs, achètent les concentrés de plomb et de zinc et vendent leur production de plomb et de zinc sont très volatils : ils sont basés sur les cours du LNOE de ces métaux, diminués, dans le cas des concentrés, des frais de traitement et majoré, dans le cas des ventes de métaux, d'une prime. Les cours LME. les frais de traitement et les primes sont fixés en fonction de l'offre et de la demande mondiales. Les variations de prix des concentrés et du métal dépendent essentiellement des variations des stocks industriels ainsi que des décisions des producteurs et mineurs de réduire la production et de fermer ou d'ouvrir des mines.
Les producteurs de plomb et de zinc ont connu une période difficile entre 1990 et 1994, du fait de la conjoncture économique défavorable en Europe et des importantes exportations à bas prix en provenance de la Chine et des pays de la CEI, aggravées par les fluctuations des taux de change. La combinaison de ces facteurs a entraîné une augmentation des stocks de métaux mondiaux et, en conséquence, une diminution de la valeur des métaux: les prix du plomb sont passés d'un cours moyen LME de 817 dollars américains au cours de l'exercice clos au 30 septembre 1990 à un cours moyen de 490 dollars américains au cours de l'exercice 1994; les prix du zinc sont passés d'un cours moyen LME de 1576 dollars américains pendant l'exercice 1990 à un cours de 956 dollars américains au cours de l'exercice 1994. Depuis 1994, les stocks de plomb ont diminué de manière significative, ce qui s'est traduit par une hausse des prix qui ont atteint une moyenne de 768 dollars américains pour l'exercice 1996. Mais le fait que les stocks de zinc restent importants et continuent à peser sur les prix du zinc (1020 dollars américains en moyenne pendant J'exercice 1996), un déstockage important a eu lieu depuis 1994 et les prix ont brutalement augmenté à 1 162 dollars américains la tonne au 31 janvier 1997.
Sensibilité aux prix des métaux
La sensibilité du Groupe aux prix des métaux découle des trois facteurs suivants
Période de production: le Groupe est exposé aux risques de fluctuation des prix des métaux entre le moment où les achats de concentrés sont effectués et celui où les contrats de vente sont passés pour les quantités correspondantes de métal produit. Cette période, qui correspond à la durée du cycle de production, dure en générai deux mois. Le Groupe, comme de nombreux autres métallurgistes, couvre le risque de fluctuation des prix du plomb et du zinc durant cette période au moyen de contrats à terme sur le LME.
Risque de change
Période de paiement: les achats de concentrés étant libellés en dollar américain, le principal risque de change pour le Groupe est constitué par les fluctuations du taux de change du dollar américain entre le moment où le prix d'achat des concentrés est fixé et celui où le paiement est effectué, normalement un mois plus tard. Afin de couvrir ces risques. Metaleurop mène une politique systématique de couverture des décalages dans le temps entre les achats et les paiements par le biais de contrats de change à terme. Metaleurop n'effectue pas d'opérations de change à terme dans un but autre que la couverture.
Par conséquent. une variation de 10 centimes dans le taux de change entre le dollar américain et le franc français a traditionnellement un impact d'environ 28 millions de francs français sur le résultat d'exploitation du Groupe.
Ce risque peut être couvert par des opérations de "fixing" de devises. De telles opérations nécessitent l'accord du Directoire de Metaleurop et demeurent assez rares.
Concurrence
Bien que le Groupe soit le deuxième producteur de plomb et le septième producteur de zinc, de nombreux concurrents sont présents sur ces marchés. Il est toujours possible que ces concurrents forment de nouvelles alliances stratégiques qui leur permettent d'accroître leurs parts de marché aux dépens du Groupe. La Société étudie par ailleurs en permanence les possibilités de participer à la nécessaire restructuration de l'industrie du plomb et du zinc et des secteurs connexes par le biais d'alliances stratégiques et d'acquisitions.
Situation financière et trésorerie
Le Groupe a besoin de générer suffisamment de trésorerie pour financer ses programmes d'investissements liés aux opérations de restructuration mises en œuvre depuis 1990 ainsi que les investissements nécessaires pour se mettre en conformité avec la législation relative à l'environnement.
Depuis qu'il a adopté en 1988 sa forme actuelle, le Groupe a réalisé un bénéfice net consolidé de 251 millions de francs français en 1988 et de 509 millions de francs français en 1989 en grande partie grâce aux prix élevés du plomb et du zinc. Le Groupe a enregistré au cours des six exercices compris entre 1990 et 1995 des pertes consolidées d'un montant total de 1450 millions de francs français, en raison principalement des mauvaises conditions de marché et du coût des mesures de rationalisation liées à la fermeture des activités déficitaires et à la cession des activités non essentielles. Compte tenu de ces pertes, le Groupe n'a pas dégagé les ressources suffisantes pour financer ses opérations courantes et ses investissements liés à son programme de réduction des coûts (qui, du 30 septembre 1993 au 30 septembre 1996, bien que partiellement financé par des subventions, s'est élevé à 303 millions de francs français). Le Groupe a donc dû prendre différentes mesures afin de disposer de trésorerie, notamment la vente de certaines sociétés et la vente de zinc brut à Preussag, ainsi qu'un emprunt subordonné souscrit auprès de Preussag qui a fait l'objet d'un abandon de créance définitif le 30 janvier 1997.
Au 30 septembre 1996 et pour la première fois depuis 1990, le résultat d'exploitation consolidé du Groupe a fait apparaître un bénéfice de 22,6 millions de francs français (après prise en compte des intérêts minoritaires, y compris la contribution au prorata des sociétés mises en équivalence). L'ajustement de la méthode comptable utilisée pour l'évaluation des stocks a contribué à hauteur de 95 millions de francs français au bénéfice consolidé exceptionnel. le bénéfice net pour cet exercice s'est élevé à 41,5 millions de francs français.
Au cours des trois derniers exercices, l'augmentation de l'endettement a entraîné des frais financiers élevés qui ont pesé sur les résultats nets du Groupe, diminuant la compétitivité du Groupe. Le Groupe a l'intention d'utiliser le produit de l'augmentation de capital envisagée (ainsi qu'indiqué au chapitre VII du présent document de référence, 7.1.3 "Réduction de capital et appel au marché") pour rembourser environ 50 % de son endettement. En tenant compte des lignes de crédit disponibles au 31 décembre 1996, le niveau d'utilisation de ces lignes serait alors d'environ 10 soit environ 790 millions de francs français, dont 500 millions de francs français en France et 86 millions de deutsche marks (290 millions de francs français) en Allemagne.