Oui ! Gecina a même fait mieux que cela en transformant l’ensemble de ses obligations (classiques) en obligations vertes (green bonds). Le fait est que Gecina est un groupe fortement investi dans la transition écologique avec un portefeuille d’actifs immobiliers largement plus performants écologiquement (plus de 80 % du portefeuille est certifié pour la qualité énergétique) que la moyenne des foncières. Les investisseurs ont donc été facilement convaincus (après un roadshow spécifique tout de même) que l’utilisation des fonds levés lors des émissions obligataires avait été utilisée pour des projets avec une composante écologique forte.
Techniquement, Gecina a convoqué les investisseurs obligataires qui ont pu voter la modification d’utilisation des fonds (use of proceeds). Elle a ainsi été transformée d’utilisation aux fins générales de l’entreprise (general corporate purposes) pour une utilisation fléchée vers le financement d’immeubles respectant des objectifs ESG décrits dans le plan CAN0P-2030 de Gecina. Le vote a entraîné l’adhésion de 92 % des investisseurs.
Gecina a ainsi verdi d’un seul coup son bilan, permettant donc à des fonds ESG d’investir dans ces émissions obligataires. À noter que dans les jours qui ont suivi la transformation, les taux de rentabilité actuarielle des obligations ont baissé de plus de 0,10 % comparé à ceux des concurrents.
Ce processus de transformation des souches existantes semble réservé aux groupes considérés a priori par les investisseurs comme verts. Mais on pourrait très bien imaginer le même type d’opérations pour un opérateur d’énergies renouvelables par exemple.