Chapitre 9
LE DIAGNOSTIC FINANCIER : Introduction au diagnostic financier
L’analyse financière a pour objectif d’expliquer comment un groupe peut créer de la valeur sur le moyen terme (point de vue de l’actionnaire) ou s’il est solvable (point de vue du créancier). Mais quel que soit le point de vue, la méthode d’analyse est la même.
Elle passe d’abord par une compréhension détaillée de « l’économique » de l’entreprise : compréhension du marché de l’entreprise, de la place qu’elle y occupe, de l’adéquation de ses modes de production, de distribution et de gestion des hommes à sa stratégie. Puis par une analyse détaillée des principes comptables suivis afin de s’assurer qu’ils traduisent la réalité économique de l’entreprise et qu’ils ne la travestissent pas. À défaut, point n’est besoin de faire une étude des comptes, ils n’en valent pas la peine et l’entreprise est à éviter que l’on soit actionnaire, prêteur ou salarié.
Le plan type d’analyse financière se compose de quatre étapes :
▪ la génération de richesse (évolution de l’activité, étude de la formation des marges)…
▪ … nécessite des investissements (immobilisations, BFR)…
▪ … qui doivent être financés (par autofinancement, capitaux propres ou endettement bancaire et financier)…
▪ … et être suffisamment rentables (rentabilité économique et rentabilité des capitaux propres, effet de levier).
Ce n’est qu’alors que l’analyste peut conclure quant à la solvabilité de l’entreprise étudiée et à la création de valeur qu’elle peut dégager.
L’analyste peut avoir recours à l’analyse en tendance, étudiant ainsi le passé pour diagnostiquer le présent et prévoir l’avenir, à l’analyse comparative grâce à la référence à d’autres entreprises similaires du même secteur et à l’analyse normative qui s’appuie sur des règles d’orthodoxie.
La notation financière, le rating en anglais, apprécie la capacité de remboursement d’un emprunteur par une note. Elle s’appuie sur un processus assez lourd d’analyse financière pour les groupes dont une partie de la dette bancaire et financière est susceptible d’être échangée sur un marché. Elle est considérablement allégée grâce au recours au scoring ou des méthodes des scores pour les petites et moyennes entreprises notées par les assureurs crédit, les banques pour leurs besoins internes et maintenant certaines fintechs. La méthode des scores repose sur une analyse statistique des comptes des entreprises qui sont comparés aux comptes d’entités ayant connu des difficultés incluant la faillite. Ce processus de nature automatique débouche sur une probabilité de défaillance de l’entreprise. Il est surtout utilisé pour les PME.