Chapitre 43
LA GESTION FINANCIÈRE : L'actionnariat

TOUTES LES PARTIES

La géographie du capital est l’étude de la répartition du pouvoir entre les différents actionnaires ou groupes d’actionnaires. On peut distinguer les grandes catégories suivantes :

  • l’actionnariat familial. Il est en déclin, en raison du besoin en capitaux que nécessitent les industries nouvelles et de l’essor des marchés financiers ;
  • les business angels qui interviennent au stade le plus risqué de l’entreprise : sa création ; les fonds d’investissement (private equity), dont le poids dans l’économie augmente ;
  •  les holdings financiers en voie de disparition en Europe ;
  •  les actionnaires institutionnels (compagnies d’assurance, fonds de pension, SICAV…) qui sont passifs ;
  •  l’actionnariat des salariés. C’est normalement un actionnariat fidèle et peu mobile, véritable pôle de stabilité au sein du capital ;
  •  les États, en retrait en Europe et aux États-Unis après avoir sauvé des banques et des constructeurs automobiles en 2008-2009, mais en plein essor dans les pays émergents par le biais de fonds souverains.

Les moyens défensifs de contrôle d’un actionnariat ont tous un coût car ils empêchent les investisseurs de profiter d’opportunités liées au rachat éventuel de l’entreprise. On peut ainsi :

  • séparer le pouvoir du capital : vote double, holding de contrôle, société en commandite par actions, actions de préférence ;
  • contrôler les changements d’actionnariat : droit d’agrément, droit de préemption ;
  • renforcer les actionnaires fidèles : augmentation de capital réservée, réduction de capital, fusion, actionnariat des salariés, bons défensifs ;
  • utiliser des dispositions juridiques : réglementations spécifiques, limitation des droits de vote, poison pills, clauses de changement de contrôle.

Au total, la meilleure protection contre un changement d’actionnaires non voulu est une performance opérationnelle de qualité et la bonne tenue du cours de Bourse de l’entreprise qui fidélise les actionnaires.

Ces dernières années, la baisse du nombre d'entreprises cotées et l'accroissement de celles contrôlées par des fonds d'investissement témoignent d'un avantage compétitif accru de ces derniers du fait de leurs caractéristiques intrinsèques (gouvernance, rentabilité, horizon temporel), alors que les contraintes n'ont cessé d'augmenter pour les entreprises cotées. Si bien qu'en dessous d'une valeur de 1Md€, la cotation devient très compliquée. Au-delà de 15 Md€, les fonds d'investissement ont plus de mal à être présent pour le moment.

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